Dans le football moderne, où la loyauté est souvent une monnaie oubliée et où le pouvoir des joueurs dicte des carrières de plus en plus nomades, les mots de l’attaquant lensois Wesley Saïd résonnent comme un éclat d’authenticité. Dans une récente interview, le joueur de 28 ans n’a pas simplement exprimé sa satisfaction : il a livré une véritable déclaration d’amour à son club, à sa ville et à son peuple — un message à la fois radical et profondément sincère.
« Les supporters Sang et Or sont une famille, et ma maison est ici », a déclaré Saïd, une phrase simple mais portée par l’écho de milliers de chants du Stade Bollaert-Delelis.
Ce ne sont pas de simples paroles convenues. C’est une philosophie née d’un lien qui dépasse la relation habituelle entre joueur et supporters. Pour Saïd, l’ardeur et la fidélité inébranlable du peuple lensois ne sont pas un bruit de fond : elles sont la base même sur laquelle il construit son jeu et sa vie. Il parle de la ville du Nord non pas comme d’un passage, mais comme d’un foyer — un endroit où il est connu, apprécié, et où il appartient.
Ce sentiment d’appartenance a été mis à l’épreuve lors du dernier mercato. Comme tout joueur performant dans un club qui dépasse les attentes, il a attiré des convoitises. L’attrait d’un championnat plus prestigieux, d’un contrat plus lucratif, du glamour d’un nouveau défi — autant d’appels auxquels tant de joueurs ont cédé. Mais pour Saïd, le calcul était différent.
Dans une phrase qui restera gravée dans le cœur de chaque supporter lensois, il a révélé l’étendue de son engagement :
« Je serais même prêt à accepter une baisse de salaire — c’est la cause qui compte, pas l’argent. »
À une époque marquée par des salaires astronomiques et des transferts dictés par les agents, ce n’est pas seulement de la loyauté : c’est un acte de résistance. Un choix conscient de privilégier la passion au profit, de préférer le vacarme du Bollaert à des zéros de plus sur un contrat. Pour Saïd, la « cause », c’est le rêve collectif du club : la lutte partagée, l’identité historique, et ce lien indestructible entre une ville ouvrière et son équipe.
Ses mots rappellent ce qui rend le football, dans ses plus beaux moments, si puissant. Ce n’est pas toujours une histoire de superclubs et de guerres de marques mondiales. Parfois, c’est l’histoire d’un attaquant qui trouve son sens non pas dans une finale de Ligue des champions, mais dans la ferveur brûlante de Lens, en jouant pour des gens qu’il considère comme une famille, dans une ville qu’il appelle maison.
Wesley Saïd n’est pas seulement un joueur du RC Lens. En refusant plus d’argent pour rester pour la cause, il a cimenté son statut de symbole — la preuve vivante que certaines choses, comme le sang et l’or, valent plus que toutes les richesses du monde.

